Cardères, huile sur toile, 37,5 x 60,5 cm, 2025


Les cardères m'ont souvent fasciné. Sèches et noires, elles sont érigées et graphiques au cœur des paysages. Telles des antennes relais, passeuses d'une parole mystique, d'un morceau du monde épineux et austère. Elles protègent et façonnent un espace, elles donnent un point de repère à partir duquel regarder ce qu'il y a en face de soi, une échelle du vivant.

Il n'est pas rare que quelques laines d'un troupeau de passage restent accrochées à un buisson de cardère.

Ce faisant, sur le pont qui enjambe le port, au cœur de la friche de la ville, les cardères poussent aussi. Quelles bêtes passent par ici ? Les cardères sont-elles des invasives indésirables que l'on coupe lorsqu'elles gênent ? Ou alors, sont-elles un rappel que notre béton est posé sur une terre qui auparavant était fertile ?